Les PCB (polycholobiphényles) sont de purs produits de l'industrie et en particulier provenant des anciens transformateurs au pyralène fabriqués en très grand nombre depuis plusieurs décennies. On les trouve aujourd'hui chez les ferrailleurs ou, pire, laissés à l'abandon dans les anciennes usines. Il s'agit de lubrifiants ayant des qualités d'isolation. Par réactions chimiques ou par chocs, les contenants lilbèrent leur contenu et on imagine facilement les écoulements dangereux pouvant en résulter.
Les PCB se déposent dans les sédiments des cours d'eau et leur dégradation peut prendre de 6 mois à 23 ans. Ils sont absorbés par les poissons (directement par les poissons végétariens et indirectement, donc moins vite, chez les carnassiers) et se fixent définitivement dans les chairs.
Si l'homme consomme ces poissons, il supporte les mêmes conséquences biologiques et risque, sous réserve de hautes doses, la maladie.
On connaît l'existance de ces dangereux produits depuis 1930.... Leur utilisation a été interdite en 1985... MAIS.... les utilisateurs peuvent conserver le matériel en activité jusqu'en 2010 !!!
Comprenne qui pourra!
Des analyses ont été pratiquées en 2009 sur des échantillons de poissons de la Semouse et de la Combeauté et certains ont été découverts contaminés. Il s'en est suivi des arrêtés préfectoraux stipulant l'interdiction de consommer le poisson de ces rivières. Notons que l'interdiction concerne également les animaux domestiques. En effet, leur donner ces produits les ferait les fixer dans leur chair qui seraient absorbés ensuite par leurs consommateurs humains.
Laisssons exploser le Président à ce sujet:
"Les instances dirigeantes de la pêche pensent que ces produits sont dans nos rivières depuis de longues années et que des générations de pêcheurs ont ingéré ces produits dangereux pour leur santé (bien que pour être véritablement nocifs, ils doivent être consommés plusieurs fois par semaine).
Il faut cependant tirer les conclusions de l'incurie des gens qui mettent sur le marché des produits dangereux, aussi bien domestiques qu'industriels et agricoles. Il faut se dresser contre ceux qui, pour des raisons pratiques et financières, ferment les yeux et redoubler de vigilance pour qu'elles cessent. Il faut aussi constater que peu de choses bougent dans le domaine de la protection de la planète, voyez l'échec de Copenhague. Les responsables politiques savent mieux que nous les dangers qui nous guettent. Ils savent très bien que la survie de l'espèce humaine passe par l'état de la planète et des changements climatiques. Il faudra un véritable COURAGE politique, "courage" avec un grand C, pour faire admettre à l'humanité toute entière qu'il faut absolument et rapidement changer nos pratiques de vie sous peine de laisser un triste héritage à nos descendants. Les pêcheurs soutiendront ceux qui vont dans ce sens."
Nous sommes dans l'incertitude par rapport aux arrêtés préfectoraux. La pêche en Haute-Saône a demandé de nouvelles analyses pour délimiter au plus près les portions de rivières polluées, car, au titre du principe de précaution, on nous bloque deux rivières complètes. Il a donc été procédé à des pêches électriques sur plusieurs secteurs avec les AAPPMA d'Aillevillers-Corbenay et Fougerolles.
D'ici l'ouverture, peut-être aurons-nous d'autres nouvelles. Les résultats des dernières analyses sont entre les mains de Mr le Préfet. Il doit réunir ses services et prendre position.
Quoiqu'il advienne, rappelons que LA CONSOMMATION du poisson des rivières est interdite mais que LA PECHE N'EST PAS INTERDITE. Les prises sont seulement relâchées immédiatement, ce qui, pour l'instant, revient à faire des deux cours d'eau SEMOUSE et COMBEAUTE un vaste No-Kill. La plus forte émotion n'est-elle pas ressentie au moment de la touche, quand on ne voit pas encore le poisson mais qu'on sait qu'il est au bout?
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